CLOTILDE est la dernière oeuvre publiée de Charles Mouchet
L'héroïne s'éveille donc un 25 juin pour commencer une errance hallucinée et hallucinante dans la ville de FLOUSSA, métaphore d'une grande capitale financière.
On y reconnaîtra facilement une caricature de Genève, ville avec laquelle Charles Mouchet a entretenu une relation passionnée et contrastée.
Le poète nous averti avec une délicieuse ironie que "ce livre ne vise qu'à distraire, à plaire si possible, de façon fort classique. Tout ce qu'il pourrait avoir de "grinçant", échappant à l'intention de l'auteur, émanerait de quelque mauvais ange..."
On y reconnaîtra facilement une caricature de Genève, ville avec laquelle Charles Mouchet a entretenu une relation passionnée et contrastée.
Le poète nous averti avec une délicieuse ironie que "ce livre ne vise qu'à distraire, à plaire si possible, de façon fort classique. Tout ce qu'il pourrait avoir de "grinçant", échappant à l'intention de l'auteur, émanerait de quelque mauvais ange..."
Disponible sur Amazon (kindle et broché)
Extrait:
Petit matin d'été. Les premiers trilles derrière le store dessinent leurs traits liquides. Éveillée à demi, elle laisse ce jour naître à travers ses paupières. Nue, allongée doucement sur l'édredon, mollement renversée et les cheveux épars. Rester ainsi, entre sommeil et veille, entre songe et clarté. Passive encore, c'est à dire subissant les délicates suggestions de l'aube.
Laisse ton corps s'éveiller sans que ton esprit agisse. Flotte. Coupe la réflexion. Renverse-toi davantage, écarte un peu tes cuisses, centre-toi. Et que fleurisse le milieu de ton corps sous la toison mordorée. Glisse ta main palpant le ventre, la très légère bombure si tiède, tendre. Tends tes doigts agiles. Ils trouvent sans effort leur chemin, l'index d'abord. Déjà sous la toison crépue se faufilant, il flatte le petit dard si prompt à s'irriter, il insiste, la main entière maintenant, la droite, la gauche palpant mollement les alentours, la droite investit le sexe.
Ce dard contient tout maintenant, tendu comme fou, microcosme éperdu. Les paupières restent closes et toute la chair, qui frémit cependant. La bouche s'entrouvre, dit la grondante volupté par des soupirs, des halètements puis un long râle jusqu'au cri, don entier, délivrance, fragment de paradis plante d'enfer sauvage. Le silence même bourdonne. Des sortes d'étoiles pleuvent. La peau crépite: satiété, joie enfouie à renaître.
Clotilde va se lever maintenant. Sur le tapis de haute laine berbère, couleur de mouton beige et brun, elle assouplit son corps provisoirement rassasié. Exercices divers (que la grande glace du vestibule reflète).Ce corps doublement rose se déploie pour le miroir, qui le capte, en saisit le jeu de galbes et de muscles, les flexions, les inflexions, toutes les courbes en mouvement. Elle respire alors profondément, garde son souffle, expire. Puis viendra le bain de mousse, la tiède immersion et le rêve, ou plutôt songe aux contours indécis, aux vagues mouvances vers l'infini, les jeux de teintes et de tons, une danse, une sphère ourlée qui s'en va, revient, tourne, éclot enfin. Feu d'artifice, lente retombée de paillettes....
8 heures. Il y a ce rendez-vous à neuf heures trente. Et ça ne blague pas chez le Directeur. Clotilde s'habille: pantalon et veste de velours noir, foulard grenat. Première cigarette et café. Elle descend maintenant, aborde la rue Sainte-Clotilde.
Laisse ton corps s'éveiller sans que ton esprit agisse. Flotte. Coupe la réflexion. Renverse-toi davantage, écarte un peu tes cuisses, centre-toi. Et que fleurisse le milieu de ton corps sous la toison mordorée. Glisse ta main palpant le ventre, la très légère bombure si tiède, tendre. Tends tes doigts agiles. Ils trouvent sans effort leur chemin, l'index d'abord. Déjà sous la toison crépue se faufilant, il flatte le petit dard si prompt à s'irriter, il insiste, la main entière maintenant, la droite, la gauche palpant mollement les alentours, la droite investit le sexe.
Ce dard contient tout maintenant, tendu comme fou, microcosme éperdu. Les paupières restent closes et toute la chair, qui frémit cependant. La bouche s'entrouvre, dit la grondante volupté par des soupirs, des halètements puis un long râle jusqu'au cri, don entier, délivrance, fragment de paradis plante d'enfer sauvage. Le silence même bourdonne. Des sortes d'étoiles pleuvent. La peau crépite: satiété, joie enfouie à renaître.
Clotilde va se lever maintenant. Sur le tapis de haute laine berbère, couleur de mouton beige et brun, elle assouplit son corps provisoirement rassasié. Exercices divers (que la grande glace du vestibule reflète).Ce corps doublement rose se déploie pour le miroir, qui le capte, en saisit le jeu de galbes et de muscles, les flexions, les inflexions, toutes les courbes en mouvement. Elle respire alors profondément, garde son souffle, expire. Puis viendra le bain de mousse, la tiède immersion et le rêve, ou plutôt songe aux contours indécis, aux vagues mouvances vers l'infini, les jeux de teintes et de tons, une danse, une sphère ourlée qui s'en va, revient, tourne, éclot enfin. Feu d'artifice, lente retombée de paillettes....
8 heures. Il y a ce rendez-vous à neuf heures trente. Et ça ne blague pas chez le Directeur. Clotilde s'habille: pantalon et veste de velours noir, foulard grenat. Première cigarette et café. Elle descend maintenant, aborde la rue Sainte-Clotilde.